Pourquoi le miel a différentes couleurs ?

il y a 2 jours
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Ton pot n’a pas la même teinte que le précédent et tu te demandes pourquoi le miel a différentes couleurs ? Parfois transparent, ambré doré ou même presque chocolat !

Ce qu’il faut savoir, c’est que la couleur ne dit pas “bon” ou “pas bon”. Elle raconte plutôt les fleurs butinées, la saison, la météo… Bref, le terroir !

Dans cet article, je t’explique simplement d’où viennent ces nuances, pourquoi deux pots d’un même miel peuvent différer, ce qui peut faire foncer ou éclaircir ton miel au fil du temps… Et aussi, comment choisir ton miel et sa couleur selon ce que tu veux en faire !

D’où vient la couleur d’un miel ?

Il faut savoir qu’il y a 2 critères qui influencent la couleur d’un miel : les fleurs butinées et le type de source mellifère. Laisse-moi t’en dire plus…

La teinte vient surtout de l’origine florale, c’est-à-dire la variété des fleurs butinées. Chaque plante apporte ses pigments et ses polyphénols (micronutriments).

Plus un miel est riche en ces composés, plus il absorbe la lumière… et plus il paraît ambré et foncé ! À l’inverse, si le miel contient très peu de pigments, il est clair, voire incolore.

Autre chose à savoir : tous les miels ne viennent pas uniquement du nectar des fleurs.

Certains sont issus de miellat, un liquide sécrété par de petits insectes qui est ensuite récupéré et transformé par les abeilles. Ici, on l’appelle Miel de Miellats. Le nectar, quant à lui, est l’élément principal pour la fabrication du miel.

Les miellats contiennent souvent plus de minéraux et d’acides aminés, d’où des teintes foncées et des notes maltées, voire caramélisées.

Néanmoins, foncé ne veut pas dire “fort en bouche” : un miel peut être foncé et doux. C’est d’ailleurs le cas, ici en Corse, avec notre maquis de printemps.

Découvrir les miels

Les 3 éléments qui font varier la couleur du miel

1. Les conditions de conservation

La couleur d’un miel peut évoluer simplement à cause des conditions dans lesquelles tu le conserves.

Eh oui, la lumière et la chaleur accélèrent l’oxydation naturelle. Le miel fonce alors petit à petit, surtout si le pot est souvent ouvert puis refermé, car l’air apporte de l’oxygène.

Pour préserver la teinte du miel et ses arômes, garde-le bien fermé, à l’abri de la lumière directe, dans un placard sec et à température ambiante stable.

Aussi, je te conseille d’éviter les rebords de fenêtre, le dessus du four ou la voiture en été. Et pour liquéfier le miel, bannis le micro-ondes : il chauffe trop fort, trop vite.

2. La cristallisation du miel

La cristallisation est un phénomène naturel lié au ratio glucose / fructose et à la présence de micro-cristaux ou de pollen.

Visuellement, la cristallisation peut éclaircir la surface ou donner un léger voile blanchâtre, parfois avec de fines bulles d’air et de jolies marbrures. Ces dernières sont souvent considérées comme un défaut, mais de mon coté, je les trouve très esthétiques ! Dans tous les cas, pas la peine de s’inquiéter : ce n’est pas un signe d’altération et surtout, le goût reste intact.

Cependant, si tu préfères un miel plus fluide, un bain-marie doux pendant quelques minutes suffit, pot fermé (et sans jamais recourir au micro-ondes).

À savoir : selon les variétés corses, la vitesse de cristallisation diffère. Par exemple, un maquis de printemps peut figer plus vite qu’un miel de châtaignier, qui reste liquide très longtemps.

3. La période de récolte (et la météo)

La couleur d’un miel change aussi selon le moment où on le récolte et des conditions météorologiques (chaleur, pluie, vent…).

Par exemple, le maquis de printemps à base de bruyère est souvent plus foncé, alors que c’est le premier miel que nous récoltons au printemps. Les suivants, les miels de printemps, sont généralement plus clairs.

Il en est de même pour un miel d’automne, comme l’arbousier ou le lierre, qui peut être étonnamment plus clair qu’un miellat d’août, naturellement sombre et chargé en minéraux.

Pourquoi 2 pots d’un même miel ont une couleur différente ?

L’explication est simple : la nature ne fait pas du copier-coller !

Sous un même nom, on parle d’un profil dominant (la floraison principale), mais les abeilles butinent des dizaines de plantes dans un rayon de plusieurs kilomètres. Si, au moment de la récolte, la proportion de ces floraisons secondaires change un peu, la teinte suit. Plus de pigments = miel plus ambré, mais un peu moins de pigments = miel plus clair.

Autre point : un même miel peut être issu de lots différents : début vs fin de floraison, journée plus chaude, pluie la veille, parcelle voisine plus exposée au vent… Ces micro-variations de terroir suffisent à déplacer la couleur d’un demi-ton.

En Corse, c’est particulièrement visible : un maquis de printemps d’un rucher à l’autre n’a pas exactement la même robe. Et c’est normal !

Enfin, sache que même après la mise en pot, la vie du miel continue. Selon la variété, la cristallisation arrive plus ou moins vite et peut éclaircir l’aspect en surface. À l’inverse, une conservation avec chaleur ou lumière le fera légèrement foncer avec le temps. Deux pots ouverts et stockés différemment ne garderont donc pas la même teinte.

Couleur et goût : comment s’y retrouver ?

On pourrait croire qu’un miel clair est forcément doux, et qu’un miel foncé a tendance à être plus amer. Mais les apparences sont parfois trompeuses, surtout quand il s’agit des miels corses !

Je te donne un exemple : le miel d’arbousier est très clair, mais aussi très amer. À l’inverse, le miel de miellats est noir, mais doux…

La couleur donne parfois une indication, mais le meilleur repère reste… le goût. Et c’est ce que je recommande systématiquement à mes clients avant de choisir : goûter !

Voici quelques conseils pour t’aider à t’orienter :

Si tu cherches de la douceur, les miels de printemps (comme le miel de printemps) proposent des notes délicat et sans amertume. Pour les tartines du matin ou dans un yaourt, c’est parfait.
Pour un registre plus aromatique, je te conseille de goûter le miel d’arbousier. C’est un miel au goût unique ! Je le trouve parfait en cuisine, car son amertume s’estompe à la cuisson. Il sublime ainsi les arômes, sans les dominer !
Tu recherches de la puissance ? Regarde du côté des miels au tempérament affirmé, comme le miel de châtaignier : ambré dans sa couleur, il est tannique et avec une légère amertume. Pour les plats salés (fromages affinés, viandes rôties…), c’est l’idéal, car il prend sa place dans l’assiette.

À noter : tous nos miels de Corse sont pleins d’arômes et persistants en bouche !

Tu l’as compris, la couleur d’un miel varie selon plusieurs critères : les fleurs butinées, le type de source (nectar ou miellat), le moment de récolte, et même la façon dont tu conserves ton pot !

C’est pour ça que, pour sélectionner ton miel, la meilleure chose à faire est de goûter !

Alors, commence par réfléchir à ce que tu veux en faire (tartines, cuisine salée, fromages…), puis laisse tes papilles décider.

Envie de te faire ton idée à la cuillère ?

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C’est pile ce qu’il te faut pour goûter différents profils de miels !